La Métropole de Lyon est une collectivité territoriale à statut particulier unique en France, créée par la loi MAPTAM du 27 janvier 2014 et entrée en vigueur le 1er janvier 2015. Elle exerce à la fois les compétences du département sur son territoire et celles d’un établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre (Anciennement la Communauté Urbaine de LYON).
Un scrutin direct, spécifique à la Métropole de LYON :
Les conseillers métropolitains sont élus au suffrage universel direct (Article L.3631 du Code Général des Collectivités Territoriales), ce qui distingue la Métropole de Lyon de toutes les autres intercommunalités françaises, dont les conseillers communautaires sont désignés parmi les élus municipaux (système dit du fléchage).
Selon l'article L.224-1 du Code électoral, « Les conseillers métropolitains de Lyon sont élus pour six ans. Le conseil de la métropole de Lyon se renouvelle intégralement. Les élections ont lieu en même temps que le renouvellement général des conseils municipaux. »
Le scrutin s’organise ainsi selon les règles suivantes, en même temps que le renouvellement général des conseils municipaux :
- Le nombre de conseillers métropolitains de Lyon est de 150, répartis entre 14 circonscriptions métropolitaines ;
- Scrutin de liste à deux tours, sans adjonction ni suppression de noms et sans modification de l’ordre de présentation, identique à celui applicable pour l’élection des conseils municipaux dans les communes de plus de 1 000 habitants ;
- Prime majoritaire : la moitié des sièges à pourvoir dans chaque circonscription est attribuée à la liste arrivée en tête, le reste étant réparti à la proportionnelle selon la règle de la plus forte moyenne (article L.224-4 et L224-5 u Code Electoral) ;
- Seuil de maintien au second tour : seules les listes ayant obtenu au moins 10 % des suffrages exprimés peuvent se maintenir au second tour ; les listes ayant recueilli au moins 5 % des suffrages exprimés peuvent fusionner avec une liste maintenue ;
- Parité stricte : les listes doivent être composées alternativement d’un candidat de chaque sexe ;
Un découpage électoral spécifique
L’élection se déroule dans le cadre de 14 circonscriptions électorales métropolitaines, définies par décret. Ce découpage regroupe l’ensemble des 59 communes de la Métropole de Lyon, avec des circonscriptions de tailles très variables : certaines couvrent un arrondissement de Lyon, d’autres plusieurs communes de la périphérie.
Chaque électeur vote donc pour dans sa circonscription métropolitaine pour une liste métropolitaine, distincte des listes municipales. Les élections municipales et métropolitaines, bien que tenues simultanément (en l’état actuel), font l’objet de scrutins séparés.
Cas particulier encore : les électeurs de la Ville de Lyon voteront quant à eux trois fois suite à la réforme de la loi PLM intervenue le 11 aout 2025 : pour le conseil municipal de Lyon, pour leur conseil d’arrondissement et pour le conseil métropolitain de Lyon…. Soit, en l’état actuel, trois scrutins à gérer le même jours pour les quelques 290 000 électeurs inscrits sur les listes électorales lyonnaises.
Une légitimité démocratique renforcée, mais un déficit de représentation des communes
Ce mode de scrutin vise à conférer une légitimité démocratique propre au Conseil de la Métropole de Lyon et à son président, élu en son sein, en rompant avec le modèle intercommunal fondé sur la représentation indirecte.
Toutefois, cette singularité institutionnelle soulève une critique récurrente : tous les maires des communes de la Métropole de Lyon ne siègent pas nécessairement au Conseil métropolitain.
Contrairement aux autres EPCI, le mandat de maire ne confère aucun droit d’entrée automatique dans l’assemblée métropolitaine. Ainsi, certains maires – notamment ceux de petites communes – peuvent être totalement absents de l’organe délibérant, bien que leur commune soit soumise à l’ensemble des compétences métropolitaines.
Cette situation, perçue par certains comme une fragilisation du lien entre communes et Métropole de Lyon, nourrit un débat institutionnel de fond : la gouvernance métropolitaine doit-elle privilégier la représentation directe des citoyens ou maintenir une place institutionnelle garantie pour les maires, au titre de la démocratie locale et de la représentation communale ?